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[roman] Glissement de temps sur Mars : bientôt...

Des profondeurs du sommeil provoqué par le phénobarbital, Silvia Bohlen entendit quelque chose qui l'appelait. La voix aiguë dissipa les limbes dans lesquelles elle avait sombré, détruisant ainsi son parfait état de non-être.

- M'man.

De l'extérieur, son fils l'appela une fois de plus.

Se redressant, elle prit le verre posé près du lit pour avaler une gorgée d'eau ; puis elle appuya ses pieds nus sur le sol et se leva péniblement. D'après la pendule, il était neuf heures et demie. Elle ramassa son peignoir et marcha jusqu'à la fenêtre.

Je ne dois plus en prendre, pensa-t-elle. Mieux vaut encore se laisser gagner par la schizophrénie et rejoindre le reste du monde. Silvia releva le store ; la lumière du soleil, avec son familier reflet rougeâtre et poussiéreux, l'aveugla aussitôt ; elle leva une main pour se protéger, en demandant :

- Qu'y a-t-il , David ?

- M'man, le canalier est là !

Alors, ce doit être mercredi. Elle hocha la tête, fit demi-tour, et quitta la chambre d'un pas chancelant pour se rendre à la cuisine, où elle parvint à allumer la solide bonne vieille cafetière fabriquée sur Terre...

 

Premières lignes de Glissement de temps sur Mars de Philip K. DICK, Presses Pocket SF 1986, traduction d'Henry-Luc Planchat.

Couverture de l'édition 1986 parue chez Presses Pocket, collection SF. 318 pages. Commencé le 16 juilet 2013.

Couverture de l'édition 1986 parue chez Presses Pocket, collection SF. 318 pages. Commencé le 16 juilet 2013.

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V
J'ai dû interrompre sa lecture pour 2 comics dont un envoyé par l'éditeur, dont je parlerai incessamment. Mais j'ai été agréablement surpris par le livre jusqu'à présent, avec une mise en place très lente et progressive et ce basculement des réalités subjectives en plein milieu. Dire qu'il est considéré comme un roman mineur !
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V
Oui, je me souviens de ton commentaire sur "le Guérisseur de cathédrales". Après tout, comme le disait un anthologiste, Dick a la particularité d'avoir réalisé son oeuvre entière sur le même thème, ce sont uniquement sa manière d'exposer ses préoccupations et la portée de son récit qui diffèreront dans le jugement des lecteurs. Je trouve pour l'instant celui-ci plus réussi, plus maîtrisé que "l'Oeil dans le ciel" par exemple, et plus agréable que "'le Dieu venu du Centaure" mais j'attends de finir pour juger définitivement.
C
Je me suis rendu compte que je préférais le plus souvent des romans dits mineurs considérés comme négligeables, voire ratés par les spécialistes (j'ai adoré "De Futur" qui est méprisé par les amateurs de l'auteur, j'ai bien aimé également "Le guérisseur de cathédrales", sans parler des "Voix de l'asphalte", qui reste un de mes préférés, et de "Sur le territoire de Milton Lumky", qui m'a beaucoup plu).
C
Je l'ai adoré celui-là, lu dans la même version que toi.
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