4,2/5
Pluto a une double vocation : raconter une histoire dense et palpitante telle qu’Urasawa a pris l’habitude de le faire (rappelez-vous l’excellent Monster adapté en série animée et diffusé sur Canal +) ; et rendre hommage à Osamu Tezuka, père incontesté du manga moderne, en reprenant et adaptant une de ses histoires tirée de la série Astro (le « petit robot »).
Broots a eu le bon goût de me proposer ce manga qui a l’autre avantage d’être assez court (8 volumes poche français pour en venir à bout, ce qui est peu par rapport aux standards habituels). On y retrouve ce qui fait la force d’Urasawa, associé ici à Nagasaki : une intrigue complexe, puisant très loin ses ramifications, le temps de nous laisser parcourir la psyché et le caractère de ses protagonistes tout en voyageant dans des décors liés à l’Europe (Gesicht est un robot allemand travaillant à Europol, Mont-Blanc est suisse et deux chapitres se déroulent en Ecosse). Toutefois, sans doute en raison de leur volonté de départ (adapter en 2003 – année de la naissance officielle d’Astro – une histoire de Tezuka), les révélations viennent plus rapidement que d’habitude et on ressent beaucoup moins ces longues périodes de latence et d’errance caractéristiques des précédentes œuvres. Le contrepoint presque poétique est ici dans le récit lié à North 2, puissant robot militaire qui vient servir de majordome à un célèbre compositeur aveugle et irascible : tout l’art des auteurs est contenu dans ces pages parfois muettes où on assiste à l’évolution des relations entre cet homme amer incapable de terminer sa dernière œuvre et ce robot qui n’aspire qu’au bien-être de son maître.
A force de vivre comme les hommes, nous n'avons pas encore compris quel était le plaisir de prendre le thé.
Evidemment, le fait de développer un monde très proche de ce à quoi aspirait Asimov dans ses divers récits sur
les robots avait de quoi m'enthousiasmer : on a l'impression de lire une sorte de transition entre les Cavernes d'acier et l'animatrix Seconde Renaissance.
Le volume se termine par l’arrivée du personnage qu’on attendait le plus. La suite s’annonce grandiose.
Pluto volume 1
Format |
Poche |
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Fréquence de parution |
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Editeur |
Kana (Dargaud-Lombard) pour la VF ; Shogakukan Inc. |
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Dates de parution |
2004 (1e édition japonaise) ; 2010 |
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Collection |
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Série(s) & épisodes |
Pluto, n°1 |
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Scénariste(s) |
Naoki Urasawa |
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Dessinateur(s) |
Takashi Nagasaki |
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Traduction |
Thibaud Desbief |
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Pages |
180 |
Présentation : Monsieur Mont-Blanc, l’un des robots les plus puissants du monde, a été retrouvé mis en pièces sans qu’on sache par qui ou pourquoi. Seule trace : un ornement en forme de cornes sur le crâne du pauvre robot. Au même moment, un humain membre d’un groupe de défense des lois sur les robots est assassiné : les mêmes cornes sont dénichées sur son cadavre. L’inspecteur Gesicht est chargé de l’affaire car elle peut porter atteinte aux fondements de la robotique : le meurtrier ne peut être un robot, puisque ceux-ci ne peuvent porter atteinte à un être humain. Mais aucun homme n’aurait pu détruire Mont-Blanc. Bientôt, d’autres robots parmi les plus forts sont également la cible de ce mystérieux agresseur. Gesicht doit faire vite : lui-même est un robot et ses sait sur la liste du tueur…