Synopsis : Au fil des années, Norrin Radd a parcouru la galaxie, témoin de la naissance et de la disparition de nombreuses civilisations. Mais aujourd’hui, son odyssée touche à sa fin. Il est temps pour lui d’entreprendre son ultime voyage, et de retourner là où tout a commencé...
Une très belle œuvre, stylistiquement superbe, un magnifique écrin pour un personnage emblématique qui n'a peut-être plus sa place dans le monde super-héroïque contemporain. L'ex-héraut de Galactus, pacifiste convaincu, répugnant à la violence mais doté d'un pouvoir cosmique terrifiant, aborde ici son dernier voyage, lui qui a vu naître des étoiles et mourir des civilisations.
Construit sur le schéma quaternaire des requiems en musique, l'histoire commence avec une révélation, qui s'impose rapidement à l'esprit de notre héros : un mal l'affecte, auquel il ne peut rien. Peut-être sur Terre quelqu'un parviendra-t-il à l'aider ? Red Richards est sans doute l'un des êtres les plus savants qu'il connaisse, et ils ont œuvré ensemble à maintes reprises pour la sauvegarde de l'Univers. Las ! Le leader des Fantastiques se rend à l'évidence : Norrin Radd va mourir. Son enveloppe inaltérable est en train de s'effriter, et il ne peut rien y faire. Les marvelophiles assidus y reconnaîtront aisément la trame de départ de l'immense graphic novel La Mort de Captain Marvel : les héros font l'amer constat que, s'ils ont des poings et des pouvoirs pour combattre les plus grands vilains de la Création, ils ne peuvent rien contre certains autres fléaux, plus vicieux, plus pernicieux, moins visibles mais tout aussi létaux. Alors le Surfer sait qu'il lui reste une dernière tâche à accomplir avant de quitter cette existence - et c'est là que le récit diverge d’avec le chef-d’œuvre précité : alors que Mar-Vell était cloué au lit avec tous les héros de la Galaxie à son chevet, le Surfer est encore apte à sauver des vies et accomplir ses miracles habituels. Pourquoi par exemple ne pas faire cesser cette stupide guerre ancestrale entre deux peuples ? Entreprise homérique et symbolique, qui lui servira d'épitaphe s'il y parvient, avant de finir sur la planète qui l'a vu naître, et pour laquelle il a donné sa vie.
Bien que moins surprenant et dense que les scripts habituels de Straczynski, Requiem bénéficie de l'élégance de son écriture et de la sensibilité extrême de l'auteur, qui sait à merveille dépeindre les tourments dans lesquels se trouvent des êtres confrontés à des choix cruciaux. Une histoire pleine de délicatesse transcendée par quelques très beaux dessins d'Esad Ribic qui opte pour une iconisation discrète.
Titre original |
Silver Surfer : Requiem |
Scénario |
J. Michael Straczynski |
Dessins |
Esad Ribic |
Couverture |
Esad Ribic |
Format |
Relié 18x28,5 cm |
Édition |
Panini 2008 |
Collection |
Marvel Graphic Novels |
Édition originale |
Marvel 2007 |
Traduction |
Laurence Belingard |
Nombre de pages |
96 |