Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

ASIMOV : la Mère des Mondes

ASIMOV : la Mère des Mondes

Ce dernier extrait du Early Asimov représente un petit recueil par le nombre de nouvelles (cinq seulement), lesquelles s’avèrent plus longues que d'habitude. Il manque donc deux récits par rapport au découpage en poche des éditions américaines, qui se cantonnent à trois volumes.

Il est parfois nécessaire de placer la raison d'État au-dessus d'une interprétation stricte et égoïste de la légalité.

L. Z. Cellioni, Ministre terrien de l'Information

Aucun rapport met en valeur les déjà nombreuses qualités d'Asimov avec sa pointe d'humour se mêlant à une observation pointue des sociétés sous le prisme d'une connaissance approfondie de l'histoire humaine. C'est d'ailleurs ce qui prévaut sur une grande partie de la production liée au cycle de Fondation.

Avec le recul, on sent venir la chute assez vite, surtout si on a en mémoire celle de la Planète des Singes.

Thiotimoline est une fausse thèse de doctorat, un amusement assez ardu à lire sur une substance qui se dissoudrait avant même d'être en contact avec l'eau. Le genre de trucs qui font vaguement sourire les lecteurs, et rire surtout les scientifiques, et on imagine que ce doit être la nouvelle de chevet de Sheldon Cooper de Big Bang Theory.

La Course de la Reine rouge vaut déjà la lecture : sa construction habile parvient à conserver son mystère et un suspense similaire à celui de ses meilleures nouvelles de robots. Tout commence par le cadavre d'un physicien dans une centrale nucléaire dévastée avec, pour seul indice, un traité scientifique rédigé en grec ancien. Si on voit assez tôt ce qui peut en découler, le traitement permet des développements vertigineux avec cette verve et cette clarté pédagogique qui feront sa renommée.

Cul-de-sac et surtout la Mère des Mondes reposent sur des principes similaires, avec la psychologie comme clef d'analyse et moteur de décisions géopolitiques d'envergure.

En connaissant la psyché des hommes, et en sachant exactement sur quoi appuyer, en jouant sur leurs complexes, on peut obtenir ce qu'on désire (de la guerre à la paix). La première nouvelle se situe dans l'Empire galactique - celui de Trantor - alors que la seconde constitue une sorte d'introduction aux Cavernes d'acier, donc un très intéressant prélude établissant les rapports de force existant entre la Terre et ses colonies (les Mondes extérieurs où résident les pas-encore-ainsi-nommés Spaciens). On y retrouve nombre de subtilités propres à Asimov, avec ses héros au physique ingrat mais à l'intelligence redoutable, sortes de Columbo du futur, qui jouent de leur apparente faiblesse pour mieux déceler, puis jouer avec, celles des autres. Et, comme dans Fondation, ce sont les diplomates avisés, placides, raisonnables, qui parviennent à dégoupiller des situations inextricables et à manipuler les puissants, les arrogants et autres dirigeants égocentrés.

Logique et opiniâtreté, les deux principales qualités d'un Wendell Urth ou d'un Elijah Bailey.

Titre original

The Early Asimov, volume 3

Auteur(s)

Isaac Asimov

Illustration

 

Couverture

Georges Raimondo

Format

Poche

Édition

Denoël 1975

Collection

Présence du Futur n°199

Édition originale

Isaac Asimov 1972

Traduction

Ronald Blunden

Nombre de pages

183

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article